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Les tortues sont des animaux quelque peu étranges : ce sont les reptiles les plus anciens qui existent sur terre, depuis plus de 200 millions d’années ! Mais ce n’est pas parce qu’elles ont traversé le temps que les tortues sont pour autant des créatures dont il ne faut pas se préoccuper...

Nous allons d’abord évoquer les particularités de la tortue d’Hermann (ou tortue terrestre), anatomiques, physiologiques, avant d’aborder son milieu de vie, son alimentation, ses éventuels soucis de santé...

Quoi qu’il en soit, une tortue peut-être un animal de compagnie tout à fait attachant et passionnant !

 

 

Comment se présente une tortue d’Hermann ?

 

La question peut sembler inutile, et pourtant, la connaissance de l’anatomie et de la physiologie aident à appréhender l’animal dans son ensemble, à le comprendre, et à lui procurer ce dont il peut avoir besoin.

La taille moyenne d’une tortue d’Hermann adulte est de 18 à 20 cm de long.

 

Parmi les éléments qui caractérisent la tortue, commençons par la carapace : il s’agit d’une structure qui protège le corps et les organes internes de la tortue, dans laquelle elle rentre ses membres et sa tête lorsqu’elle est attaquée par un prédateur. Toutefois, la carapace n’est vraiment rigide que vers l’âge de 10 ans, ce qui rend une jeune tortue relativement vulnérable vis-à-vis des prédateurs, tels que les chiens, les chats, les rats, voire les pies...

La carapace comprend une partie dorsale ou dossière, et une partie ventrale appelée plastron, reliées entre elles par un pont osseux sur le pourtour. La partie intérieure de la carapace est formée de nombreux os parcourus par des nerfs et des vaisseaux sanguins. Les écailles, à base de kératine,  forment la couche superficielle de la carapace, et recouvrent en quinconce les plaques dermiques, ce qui confère une plus grande solidité à l’ensemble. Les écailles ont des couleurs différentes selon les espèces de tortues, et aident souvent au camouflage pour tromper les prédateurs. Chez la tortue de Hermann, la carapace est brillante, jaune (parfois orangée ou verdâtre) avec des taches sombres, et le plastron présente deux larges bandes longitudinales noires continues.

La croissance de la tortue s’effectue par cycles : à chaque fin de cycle, un anneau se forme sur la carapace.

Les membres antérieurs sont pourvus de 4 ou 5 griffes, et sont recouverts sur leur face externe de grandes écailles cornées. Les membres postérieurs sont quant à eux recouverts de petites écailles, et possèdent 4 griffes.

Chez la tortue d’Hermann, il est assez facile de distinguer les sexes, mais uniquement à l’âge adulte, c’est-à-dire à partir de l’âge de 12 ans : le mâle est en général un peu plus petit que la femelle, avec un plastron concave. Sa queue est longue et épaisse (elle contient le pénis), et l’éperon corné à l’extrémité de la queue est assez long. La femelle a un plastron plat et une queue courte.

 

 

Le mode de vie de la tortue d’Hermann

 

Comme tous les reptiles, la tortue est ectotherme, c’est-à-dire que sa température corporelle est identique à celle du milieu dans lequel elle se trouve. Pour assurer pleinement ses activités (alimentation, reproduction...), il est nécessaire que sa température soit comprise entre 25 et 30 °C. Par conséquent, en dessous, elle thermorégule en cherchant la chaleur du soleil ; au-delà, elle cherche des endroits pour se mettre à l’ombre et au frais.

La tortue d’Hermann est diurne, et active pendant 8 à 9 mois de l’année sous nos climats, de mi-mars à mi-novembre environ, avec des pics d’activité vers mai-juin et septembre-octobre, lorsque les températures ne sont ni trop chaudes, ni trop froides.

Dès que les températures sont trop basses, la tortue d’Hermann entre en hibernation, de mi-novembre à mi-mars : elle s’enterre dans le sol, au pied d’un buisson, d’un rocher, ou dans une zone boisée. La plupart du temps, elle laisse affleurer le sommet de sa carapace.

 

La tortue d’Hermann est plutôt sédentaire ; à l’état sauvage, elle reste fidèle à son lieu de naissance et de vie, et se déplace rarement au-delà de son domaine vital.

 

La maturité sexuelle de la tortue d’Hermann est assez tardive (vers l’âge de 12 ans). Les accouplements ont généralement lieu de la sortie de l’hibernation jusque fin mai, puis de nouveau vers septembre-octobre ; une des particularités de la femelle est de posséder une spermathèque, organe dans lequel sont conservés les spermatozoïdes d’accouplements précédents, et ce durant plusieurs années. Les œufs peuvent donc être fécondés même si la femelle n’a pas rencontré de mâles depuis plusieurs années !!

La durée d’incubation moyenne des œufs est de 97 jours, et sous nos climats, les éclosions ont lieu la première quinzaine de septembre.

Si au stade œuf et juvénile la mortalité de l’espèce est importante, la tortue d’Hermann se caractérise cependant par une longévité exceptionnelle en conditions normales : de 60 à 80 ans !

 

Notre tortue terrestre est essentiellement herbivore : Légumineuses et Composées sont ses mets favoris. Il lui arrive toutefois de consommer des fruits, voire des invertébrés (escargots, vers de terre, cloportes...), ainsi que des restes de cadavres ou d’excréments de mammifères.

 

Nous verrons dans une prochaine fiche comment reconstituer chez soi un endroit favorable et accueillant pour la tortue d’Hermann : lieu de vie, alimentation, soins et hygiène notamment, afin que l’adoption et la cohabitation se passent au mieux...

 

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

24/09/2018